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Les bassines dans les Deux-Sèvres : une guerre de l’eau toujours d’actualité

Au cœur des Deux-Sèvres, la construction de bassines destinées à l’irrigation agricole fait l’objet de vives tensions entre agriculteurs et militants écologistes. Alors que certains y voient une solution face aux sécheresses récurrentes, d’autres dénoncent un accaparement de la ressource en eau au détriment de l’environnement et des zones humides. Retour sur cette problématique qui divise les habitants de la région.

Les méga-bassines : un projet controversé

À Sainte-Soline, dans le département des Deux-Sèvres, un projet de construction d’une retenue de substitution, également appelée « méga-bassine », suscite l’inquiétude et la colère de milliers de militants écologistes. Ce réservoir d’eau, d’une superficie équivalente à 15 terrains de football, doit permettre d’irriguer les exploitations agricoles de la région. Des dizaines de projets similaires sont prévus à travers la France.

Les partisans de ces bassines argumentent que le principe est simple : il s’agit de puiser l’eau dans la nappe phréatique durant l’hiver, lorsque celle-ci est plus abondante, pour l’utiliser ensuite durant la période estivale en cas de sécheresse. Cependant, les opposants au projet estiment que cette méthode ne fait que profiter à une minorité d’agriculteurs et nuit à l’environnement, notamment à l’entrée du Marais Poitevin, une zone humide protégée.

Les manifestations et les tensions entre partisans et opposants

Depuis l’annonce du projet, les manifestations se multiplient dans la région. Des affrontements violents ont même éclaté entre forces de l’ordre et manifestants, ces derniers tentant d’atteindre le site du chantier de la bassine. L’opposition à ces retenues d’eau est également marquée par des actes de vandalisme, comme la destruction de systèmes d’irrigation appartenant à des agriculteurs favorables au projet.

De leur côté, les agriculteurs concernés se disent victimes d’une campagne de terreur menée par les opposants aux bassines. Ils mettent en avant la nécessité de partager la ressource en eau pour assurer la survie de leurs exploitations face aux sécheresses récurrentes. Ludovic Vassaux, éleveur de vaches maraîchères et producteur de céréales bio à Épargnes, près de Niort, attend ainsi avec impatience la construction d’une retenue d’eau pour faire face aux aléas climatiques.

Des alternatives pour préserver l’environnement et les zones humides

Les militants écologistes, quant à eux, plaident pour des solutions plus respectueuses de l’environnement et des zones humides. Selon eux, il est possible d’adapter l’agriculture au changement climatique en choisissant des semences adaptées et en cultivant à des périodes appropriées. Ils estiment également que la gestion de l’eau doit se faire au niveau du sol et des zones humides, et non en puisant dans la nappe phréatique.

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Pour certains agriculteurs, cette approche implique de repenser leurs pratiques. Par exemple, certains renoncent à cultiver du maïs, particulièrement gourmand en eau, et privilégient des cultures moins consommatrices de ressources. D’autres se tournent vers l’élevage et réduisent le nombre d’animaux pour limiter leur impact sur l’environnement.

Un enjeu crucial pour l’avenir de l’agriculture et de l’environnement

La question des bassines dans les Deux-Sèvres soulève des enjeux majeurs pour l’avenir de l’agriculture et de l’environnement dans la région. D’un côté, les agriculteurs concernés craignent pour la viabilité de leurs exploitations sans l’apport d’eau supplémentaire. De l’autre, les militants écologistes et une partie de la population s’inquiètent pour la préservation des zones humides et de la biodiversité.

Face à ces préoccupations, il apparaît essentiel de trouver un équilibre entre les besoins de l’agriculture et la protection de l’environnement. Les solutions pourraient passer par une meilleure gestion de la ressource en eau, la diversification des cultures et l’adaptation des pratiques agricoles aux changements climatiques. En attendant, la guerre de l’eau dans les Deux-Sèvres est loin d’être terminée, et le débat autour des bassines continue de diviser les habitants de la région.

Sur quelle surperficie s’étend une mégabassine ?

Une mégabassine s’étend sur une surface de plusieurs hectares, avec une moyenne de 8 hectares (soit environ l’équivalent de 11 terrains de football), les plus grandes allant jusqu’à 18 hectares.

En conclusion, les bassines dans les Deux-Sèvres sont un sujet complexe et controversé, mettant en lumière les défis auxquels l’agriculture et l’environnement sont confrontés en France. Alors que la nécessité de s’adapter aux sécheresses récurrentes est indéniable, il est crucial de trouver des solutions respectueuses de l’environnement et de la préservation des zones humides. La guerre de l’eau dans cette région est un exemple des tensions et des enjeux qui entourent la gestion de la ressource en eau, et souligne l’importance de repenser nos pratiques pour un avenir plus durable.

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