L’océan, autrefois si vaste et mystérieux, est aujourd’hui le théâtre d’une catastrophe écologique qui prend de l’ampleur. La pollution plastique menace la vie marine, de la plus petite créature aux plus grands mammifères, et finit par affecter l’ensemble de l’écosystème mondial, y compris l’être humain. Face à cette situation alarmante, deux organisations internationales, The SeaCleaners et la Global Ghost Gear Initiative (GGGI), mènent chacune des actions concrètes pour lutter contre cette pollution et sensibiliser les populations et les gouvernements à l’urgence d’agir.
The SeaCleaners : une approche innovante pour nettoyer les océans
Fondée en 2016 par le navigateur franco-suisse Yvan Bourgnon, l’association The SeaCleaners travaille sur différents axes pour réduire la pollution plastique dans les océans. En effet, près de 1,5 million d’animaux et un million d’oiseaux meurent chaque année à cause de la pollution plastique.
Parmi les missions de The SeaCleaners, on trouve :
- La sensibilisation et l’éducation pour réduire la pollution plastique à la source. L’association informe le grand public, les entreprises et les gouvernements des dangers liés au plastique et des solutions pour y remédier.
- La collecte des déchets plastiques en mer et sur terre. Les bénévoles de l’association participent à des opérations de nettoyage sur les plages et dans les zones côtières.
- La contribution à la recherche scientifique pour mieux comprendre l’impact de la pollution plastique sur l’environnement et les moyens de la combattre.
- La promotion de l’économie circulaire pour encourager la réutilisation et le recyclage des plastiques. Moins de 10% du plastique utilisé dans le monde est actuellement recyclé.
Pour atteindre ces objectifs, The SeaCleaners développe un navire révolutionnaire, baptisé Manta, qui sera lancé en 2025. Ce catamaran géant sera propulsé par des énergies renouvelables, telles que l’énergie solaire, éolienne et hydraulique. Sa particularité réside dans sa capacité à « manger » les déchets plastiques et à les transformer en énergie à bord.
L’idée est que le Manta serve de navire ambassadeur, montrant l’exemple aux autres pays qui pourront construire leurs propres bateaux selon les plans fournis en open data par l’association. Ainsi, The SeaCleaners espère que de nombreux navires similaires au Manta pourront être déployés pour lutter contre la pollution plastique à grande échelle.
La Global Ghost Gear Initiative : lutter contre les filets fantômes
La Global Ghost Gear Initiative (GGGI), fondée en 2015, est une organisation internationale qui s’attaque à un aspect spécifique de la pollution plastique : les filets fantômes. Il s’agit de filets de pêche perdus ou abandonnés, qui représentent jusqu’à 70% du poids des déchets plastiques présents dans les océans.
Contrairement à une idée reçue, les filets fantômes ne sont pas tous jetés volontairement par les pêcheurs. Ils peuvent être perdus en raison des intempéries, des courants marins, des collisions avec d’autres navires ou des accrochages avec des obstacles sous-marins. La pêche illégale est également un facteur contribuant à la présence de ces filets abandonnés.
La GGGI travaille sur plusieurs axes pour prévenir, atténuer et remédier à ce problème. Ses actions incluent :
- La prévention en informant les pêcheurs et les acteurs du secteur de la pêche sur les bonnes pratiques pour éviter de perdre ou d’abandonner du matériel de pêche.
- La mitigation en développant des alternatives durables aux filets en plastique et en encourageant leur adoption dans l’industrie.
- La récupération des filets fantômes et leur recyclage en produits de consommation courante.
Dans le contexte du changement climatique, il est important de souligner le lien entre les filets fantômes et les événements météorologiques extrêmes, qui sont de plus en plus fréquents. En effet, les tempêtes et les ouragans peuvent entraîner la perte de matériel de pêche, aggravant ainsi la pollution plastique et, indirectement, le réchauffement climatique.
Les défis à relever pour lutter contre la pollution plastique
Malgré les efforts louables des organisations comme The SeaCleaners et la GGGI, il reste encore beaucoup à faire pour endiguer la marée de plastique qui envahit nos océans. Un récent rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que même si la production de plastique était stoppée aujourd’hui, les stocks de plastique dans les océans pourraient tripler d’ici 2060.
Pour inverser cette tendance, il est crucial que les gouvernements, les entreprises et les citoyens prennent conscience de l’urgence d’agir et adoptent des mesures concrètes pour réduire la consommation de plastique et favoriser son recyclage. Les initiatives telles que The SeaCleaners et la GGGI montrent la voie à suivre, mais il appartient à chacun de nous de contribuer à la préservation de nos océans et de notre planète dans son ensemble.